Chroniques de Lariboisière (2) : le personnel des hôpitaux première partie

J'avais commencé à écrire ce billet hier et puis canalblog a bugué...

A Lariboisière, donc, j'ai approfondi ma connaissance du personnel du milieu hospitalier, avec sa hiérarchie et son système de transmission du savoir.

Revue de détails, si canalblog me laisse faire, c'est parti.

A huit heures du matin, dans le service de médecine interne, passait la dame de ménage qui allumait la lumière pour changer les carafes et/ou laver le sol, et qui laissait la lumière allumée et la porte ouverte après avoir lavé le sol. Elle était gentille, respectait son planning, mais je reconnais que quand la première nuit, alors que je m'étais endormie à 3h45 après un début de nuit aux urgences, elle a tout allumé pour changer la carafe, je l'ai eu mauvaise....

Dans la "hiérarchie", il y a ensuite les aide-soignantes, avec parfois un aide soignant qui traine. C'est une aide soignante qui a fait mon accueil administratif à l'arrivée aux urgences (allez comprendre!). C'est un aide soignant au même prénom que le philosophe qui est venu me chercher dans la deuxième salle d'attente, vers 22heures bien passées, avant que je ne sois examinée par un médecin. Je n'ai pas tout de suite compris ce qu'il voulait quand en marmonnant il a commencé à me demander ce que je portais comme vêtements et à cocher des cases sur son écran d'ordi dans un box. Après, j'ai vu écrit au mur qu'en raison du trop grand nombre de vêtements perdus sans propriétaire il fallait faire très attention au moment du déshabillage des patients quand on leur donne la blouse ouverte dans le dos des urgences. Il m'a demandé en marmonnant si je voulais garder mes affaires avec moi (ben autant ne pas être sans rien quand tout finira et avoir mon téléphone avec moi au cas où on m'hospitaliserait et où je voudrais être en contact avec le monde extérieur, non ???). Comme il devait avoir autour de la cinquantaine vraiment sonnée, ça nous a valu un moment de rire de la nuit, car quand il est sorti du box, j'ai dit au philosophe "La retraite, à soixante ans..." comme en pleine manif...  Dans la service, les aide soignantes s'occupaient de nous apporter à manger, de débarrasser les plateaux, de nettoyer les tables et tablettes, de faire les lits, de désinfecter les lits quand quelqu'un sortait... Un peu de rancoeur chez certaines, rancoeur tout à fait compréhensible : en effet, les aide soignantes sont amenées à découvrir ou à entendre certaines choses de la part des patients (plateaux repas retés intacts, médicaments non pris, patients alités et ne faisant pas leurs besoins, confidences...) et ne sont semble-t-il pas toujours écoutées par le personnel soignant et surtout les médecins quand elles en parlent alors que ça peut faire partie de diagnostics...

Viennent ensuite les infirmières. J'en ai vu beaucoup, que ce soit aux urgences ou dans le service. Infirmière des urgences qui est celle qui donne le premier regard médical avant d'envoyer, soit vraiment en urgence soit en attente de durée indéfinie, vers un médecin. Ce sont aussi les infirmières qui m'ont pris température et tension ( à 5h30, 8h, 11h30, 15h30, 18h30, 22h30...), qui m'ont fait les prises de sang (aux urgences pour les globules blancs puis en médecine interne pour le bilan sanguin)et posé le cateter (aux urgences, je n'avais pas bu depuis des heures, j'avais soif et mal et comme on craignais l'opération en urgence pour appendicite il ne fallait pas que je boive donc j'ai eu une perf avec de l'eau et du paracétamol). Il y en a eu des adorables (celle des urgences qui contrairement à tout le monde que je voyais depuis 1heure a commencé par se présenter et dire qui elle était avant de commencer, elles de la nuit où je suis arrivée en médecine interne, qui m'ont vite trouvé à manger et à boire, qui avaient lu mon dossier, celles des deux premiers matins pleines de douceur et d'humour), d'autres un peu moins chouettes (l'infirmière de nuit qui arrive ultra parfumée pour te prendre la tension à 22h30 et empuantit la chambre, l'infirmière de matin qui dit "elle" en présence des gens, qui te fait culpabiliser en te disant que tu as une basse tension alors que c'est son appareil qui ne fonctionne pas bien...). Aux urgences, à l'arrivée, j'ai aussi croisé une stagiaire... Processus de formation, à l'intérieur de la hiérarchie.

Allez, c'est fini pour l'instant, médecins au prochain article, j'ai peur que vous ne suiviez plus...