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Devenir grande (et prof) !
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18 octobre 2007

Un peu maso ?

J'ai passé une mauvaise journée mardi, avec des élèves bavards et pas intéressés, des copies pas intéressantes (même pas des extraits drôles à vous copier), des élèves qui ne s'étaient toujours pas débrouillé pour avoir la picèe qu'on étudie, l'achat desdits livres pour ces élèves, un retour tardif à la maison pour cause de visite médicale de titularisation (une arnaque ce truc, j'aurais pu tout faire moi-même !), de la pluie...

Mercredi, même si la bonne journée de la veille m'avait apporté un mal de gorge, ça allait mieux, les 4èmes étaient plus attentifs, tous ceux pour qui je l'avais acheté m'ont payé le livre, nous avons pu bien avancer...

Le matin, sur le chemin pour aller au collège depuis la gare, discussion avec uen collègue sur le thème "pourquoi nous n'aurions pas pu être prof des écoles, et surtout instit en materbelle" : boulot de taré, préparations à recommencer sans cesse car abîmées par les élèves, grande implication dans la vie des gamins, travail en permanence avec les mêmes élèves...

_a_commence_aujourd_hui


Et l'après-midi, j'ai emprunté puis regardé en corrigeant la fin des copies de 5ème (pas taper!) Ca commence aujourd'hui de Tavernier avec Torreton. Un instit dans une ex ville minière du Nord : le manque d'argent des parents qui ont 30 francs pour finir la dernière semaine du mois à coup de biscuits et de lait, qui n'ont plus EDf et qui vont finir à la rue à la fin de la rêve automnale, la PMI débordée, un gamin battu, le suicide d'une mère avec ses gosses, et face à ça l'inspecteur qui vient et jargonne et parle de pédagogues...

On apprend sans cesse, au collège, ou en parlant avec des collègues d'autres établissements, des histoires terribles sur des gamins. Rien de semblable à ce qu'on voit dans ce film, mais quand même de la misère, et des histoires de famille bien trop lourdes à porter pour de jeunes ados...

Et il fait à la fois y penser, le comprendre, et faire cours sans leur chercher d'excuse parce que ça ne sert à rien...

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Commentaires
T
suis actuellement PE2 ... J'aime l'enthousiasme des jeunes enfants à l'école élémentaire. je confirme pourtant qu'enseigner en maternelle est différent. On aime ou pas. Je confirme aussi le trop de préparation qu'on nous demande. Souvent inutile en plus. J'aimerais n'enseigner que les lettres car comme un prof de lettres, j'aime les livres et ce qu'ils apportent, j'aime le cinéma parce qu'il transporte ... Tout ça pour dire que je suis entre deux ... <br /> Je ne connais pas le film dont vous parlez mais j'ai déjà été confrontée à des élèves dans des situations précaires. Le pb est : jusqu'où aller pour les aider ?<br /> En tout cas bon courage pour cette fin d'année !
E
Je suis en plein dans la Picardie qu'évoque Christine et je confirme : oui, c'est bien comme ça, la misère ... Et ce qui fait que je ne suis pour l'heure plus capable d'exercer ce métier que j'aime tant, c'est qu'"on" leur cherche et leur trouve des excuses qui les confortent dans leur situation alors que notre boulot serait plutôt de les tirer vers le haut, toujours plus haut, même si ce haut n'est pas exactement le même qu'ailleurs. <br /> <br /> Courage, Claire !
C
Quand j'étais en ZEP en Picardie, j'ai connu la grande misère sociale, les enfants en T-shirt troué en plein hiver, les jeunes filles de 3e enceintes et les loulous de 6e qui perdaient toutes leurs dents parce que les soins dentaires étaient bien au-dessus des moyens de leurs parents...<br /> En tant qu'enseignants, on est souvent confrontés aux inégalités et aux incohérences de notre société.Certains de ces petits bonhommes et de ces petites bonnes femmes portent sur leurs épaules des histoires bien trop lourdes pour leurs 13 ans. Et on se sent parfois si impuissants à les aider! C'est ce sentiment d'impuissance qui me ronge le plus et me fait parfois douter de ma capacité à continuer un métier que pourtant j'adore...
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